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Souvenirs du passé

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MessageAuteur
MessageSujet: Souvenirs du passé Souvenirs du passé Icon_minitimeDim 13 Fév - 2:48

Voici donc la première histoire que j'écris et que je complète, et qu'on m'a forcer à poster sur ce forum (on t'aime Kyo XD)... Donc voilà j'aimerais beaucoup avoir vos commentaires, j'espère que vous allez avoir plaisir à lire ^^


Souvenirs du passé

~Prologue

À travers les arbres, on pouvait à peine apercevoir la mince silouhette de la jeune fille. Se déplaçant rapidement et sans aucun bruit, les chevreuils ne la remarquait même pas, aussi observateur fussent-ils. Heureusement pour eux, l'ombre mouvante n'était pas en quête de viande. Après de longs jours passer dans un désert interminable, Jaellia mourait de soif. Même pour une personne aussi débrouillarde qu'elle, il était impossible de créer de l'eau à partir du sable. Quelques cactus trouvés ici et là lui permire de subsister pendant son long trajet. Elle se maudissait encore intérieurement de s'être si mal préparé. Mais quand on fuit un village, on n'a pas toujours le temps de prévoir ses besoins...

Le bruit d'un ruisseau ramena sa pensée au présent. Le passé était ce qu'il était, et pour le moment son seul but était de survivre. Elle ralentit la cadence lorsqu'elle aperçu un pelage jaune constellé de taches noirs. Un jaguar. Elle s'assit sur ses talons, observant pensivement le fier animal. Pour sa part, il continuait à boire de tout son soul sans crainte. La plupart des gens auraient fuit à la vue de la bête; mais Jaellia ne craignait personne, et encore moins un animal. Elle le respectait, simplement. Le jaguar, animal de légende, représentait la puissance à l'état pur. Craint de tous, il n'avait aucun maitre et vivait limbrement.

Soupirant, la jeune femme regarda l'animal disparaitre entre les arbres. En attendant qu'il s'éloigne, elle chercha sa gourde vide dans son sac. Se faisant, elle aperçut sa robe noir. Avant de rentrer dans la forêt, elle avait troqué son habituelle vêtement pour quelque chose de plus adapté; un pantalon et une chemise de toile grossière, avec de grande bottes en cuir souple lui arrivant aux genoux. Un fin couteau, bien afuté, pendait à sa ceinture. Un arc et son carquois était accroché à son dos, prêt à être utulisé. Ses longs cheveux tressés étant ramené vers l'arrière, elle était libre de tout mouvement. Mais même dans ces habits forestiers, Jaellia représentait encore la grace et la finesse d'une Neko.

Dénichant finalement sa gourde, elle jeta un regard furtif au alentours pour s'assurer qu'il n'y avait plus d'animaux. Rien. Elle s'approcha donc et but longuement à même le ruisseau, puis remplit de nouveau sa gourde. Se sentant un peu plus apaisée, désormais qu'elle avait accès à de l'eau après de longue semaines de privation, elle retourna se camoufler entre les arbres. Ayant remplit sa priorité, elle se devait maintenant s'acquitter de la deuxième; manger. Sans cela, elle s'affaiblirait bientôt et ne serait plus capable de se procurer de la nourriture. Ayant observé la berge du ruisseau, elle avait appris que plusieurs petits animaux venait souvent y boire. Même si elle se répugnait à leur ôter la vie, elle savait qu'elle avait besoin de viande pour se rétablir complètement. Elle décida ainsi d'attendre leurs venus, près du ruisseau, pour les attraper. Entre temps, un peu de sommeil ne lui ferait aucun mal.

Soupirant d'aise, elle s'étala sur le dos dans un bosquet de petite mousse. Laissant ses épaules se relaxer, elle allait sombrer dans le sommeil lorsque son visage se contorsionna de douleur... Retenant ses larmes, elle comprit que ce soir non plus, elle ne pourrait pas dormir. Ouvrant grand les yeux, observant le ciel et écoutant le chant des oiseaux, elle décida finalement que refoulé le passé n'était pas la bonne solution. Elle qui ne jurait que par la vérité, comment pouvait-elle essayer de se la cacher? Non, elle devait y repenser... Même si cela la ferait souffrir. Refermant les yeux, elle laissa son esprit être submergé par des images qu'elle avait vainement tenté de retenir pendant sa fuite dans le désert...



~ Chapitre 1

La jeune femme inspira pleinement l'air de ce nouveau printemps tandis qu'elle marchait d'un pas léger sur un chemin de terre battue. L'air pur et frais de la nature lui faisait un bien fou après l'air pollué et malodorant de la grande ville, où elle avait passé le dernier mois. L'air était aussi noir et impur que le coeur des gens qui habitait cet endroit... que Jaellia avait par ailleurs détesté. Mais comme son ancienne mentor lui avait rappelé à maintes reprises "On tire un apprentissage de tout, même des pires expériences." La Neko c'était donc forcé à apprendre les coutumes de ce peuple désagréable. À son plus grand soulagement, elle était désormais loin de cette ville et de ses belles gens aux coeurs noirs.

Autour d'elle, la nature reprenait vie. Les bourgeons éclosaient, les oiseaux se chamaillaient à renfor de bruyants chants. Jaellia sourit à la vue d'un faon, vieux à peine de quelques jours, qui la regardait curieusement d'un buisson, et qui s'empressa de rembrouser chemin à grands bonds dès qu'elle lui jeta un coup d'oeil. Portant son regard plus loin, elle aperçu les minces volutes de fumée s'échappant des toits de chaumes. Parfois, des éclats de rire plus fort que les autres lui parvenaient du village. Elle n'y avait jamais posé les pieds, et pourtant elle se sentait déjà comme chez elle. "Chez soi"... Un sentiment relativement étrange pour la jeune femme.

Traversant un cours d'eau gonflé par la fonte de la neige, elle aperçut quelques enfants tenter vainement d'attraper des grenouilles et d'autres petites bestioles. Dès qu'ils l'a virent, les enfants délaissèrent leur jeu pour s'approcher doucement d'elle. Curieusement, ils lui tirèrent la queue et les oreilles, tournoyant en riant autour d'elle. D'humeur habituellement froide, elle les laissa faire en souriant jusqu'à ce qu'ils s'éloignent. Finissant de traverser le pont, son sentiment de "chez soi" ne fit que s'accroitre en apercevant les villageois qui peuplaient ce magnifique endroit.

Des femmes portant des tissus de couleurs vives étaient rassemblés autour de différent feu de cuisson, jacassant joyeusement en échangant des potins, ou tapant des mains pour éloigner les enfants trop gourmant, qui s'enfuyaient en riant. Des dames agées tricotaient efficacement sur leur balcons, un petit sourire aux lèvres, écoutant les histoires des exploits exagérés de leurs maris, qui s'étaient pour leur part trouver un bon public; les enfants. Ceux-ci, les yeux gros comme des billes, ne rataient aucun mot de leurs histoires farfelues. Les hommes dans la force de l'âge, pour leur part, ramenait le butin de leur chasse, abondant en cette saison, ou faisait différents travaux pour subvenir aux besoins de leur famille; des marchands aux forgerons en passant par les cordonniers remplissaient gaiement leurs charges.

Cette joyeuse atmosphère était comme un baume sur le coeur de la jeune fille. En cette saison, après les longs mois d'hiver et de privation, il lui faisait plaisir de voir un peuple se régaler de l'abondance que la nature leur donnait. Le paysage qu'elle apercevait se résumait en deux mots; simplicité et bonheur. Elle savait qu'il lui ferait plaisir de ce joindre à ces gens pour quelques temps. Malheureusement pour elle, les choses ne serait pas si simple...

Se dirigeant vers la place centrale, où des marchands présentaient une variété phénoménale de produits, elle aperçut un homme à cheval ressortir du paysage. Les gens s'empressaient de s'écarter de son chemin et se taisaient lorsqu'il passait près d'eux. L'homme, dégageant une attitude de mépris envers les villageois, ne daignait même pas leur jeter un regard. Jaellia se campa, les deux jambes bien droite, sur le chemin de l'homme, et par le fait même le sien. L'homme, sur son destrier baie, lui jeta un regard noir et ne fit aucun signe pour s'écarter. Il enfonça plutôt cruellement ses talons hérissés de pics dans les flancs de son cheval. Celui-ci, roulant des yeux de douleur, accéléra encore un peu. C'est alors que la jeune femme se rendit compte dans quelle situation elle c'était mise; trop fière pour s'écarter désormais, elle n'avait aucun choix que de prier pour que l'homme arrête son animal.

Mais lui non plus ne semblait pas prêt à en démordre. Autour d'eux, les gens ne parlaient plus, et observaient attentivement la situation. Au dernier instant, alors que le cheval tentait de s'écarter, un jeune homme rentra dans la Neko têtue et la jeta loin du trajet de l'homme, qui continua au même rythme sans un regard derrière lui. La jeune fille gémit alors et "son sauveur" s'empressa de se relever, se rendant compte qu'il l'étouffait. Le souffle court, il tendit une main à Jaellia, qui la refusa simplement. Elle se releva seul et observa le jeune homme, son regard ferme retrouvé. Entre deux souffles, il tenta de s'expliquer.

- J'é.. J'étais sur le pont, et... et je t'ai aperçu, sur le chemin du Grand Homme...

Il appuya une de ses mains sur sa cuisse, et l'autre sur sa côte, souffrant d'une crampe. Il respira encore quelques temps, se redressa finalement et réussit à finir son histoire plus clairement. Pendant ce temps, Jaellia ne dit pas un mot.

- J'ai courut aussi vite que j'ai pu, je ne voulais pas que tu sois blessée, vois tu...

Lui affichant un sourire complice, il continua.

- Tu es une étrangère, n'est ce pas? Je n'ai jamais vu quelqu'un oser affronter le Grand Homme, en public, de surcroit!

Les lèvres serrés, elle ne répondit pas. Sa situation parlait d'elle même. Et pourtant, elle se questionnait; "le Grand Homme?" mais qui était-il donc? Elle se fit alors la promesse de jamais le nommer ainsi, ou en tout cas tant qu'il n'avait pas son respect. Et pour le moment, c'était mal partit. Devant son silence, le jeune homme persista quand même dans son monologue.

- Mais dis moi, comment t'appelles tu?

- Jaellia.

S'étant rendu à l'évidence qu'elle ne pouvait jouer la muette plus longtemps, elle c'était décidé à parler. Mais sa mésaventure avec le "Petit Homme" (ainsi l'avait-elle nommé) avait calmer ses ardeurs de fraterniser avec ce peuple.

- Joli nom! Par ici, tout le monde m'appelle Jass...

Lui offrant son plus beau sourire, il fit une courbette, ses cheveux voletant sur son front tandis qu'il se relevait. Jaellia, intriguée, l'observa un peu mieux. Ses cheveux mi-longs, noir comme du charbon, s'harmonisait avec sa peau tanné par le soleil. Les muscles sayant sous sa chemise démontrait qu'il travaillait sûrement dans les champs, ou comme bûcheron dans la forêt. Ses yeux d'un aspect félin, d'un beau bleu marin, semblait capter tout se qui se déroulait autour de lui. Un sourire franc faisait ressortir des fausettes qui s'harmonisaient joliment avec son visage.

Les joues de la Neko rougirent lorsque Jass tenta de capter son regard, un mince sourire sur ses lèvres. Captivé par son observation, elle avait oublié d'afficher une certaine subtilité... Enchainant avec une question, il dissipa vite le malaise.

- Dit, je peux t'appeler Jae? Jaellia, ça finit par être long à dire, quoi...

- Oui, bien sûr, répliqua t'elle avec un sourire. On ne lui avait jamais donné de prénom..

- Waouh, t'as vachement un beau sourire, en plus!

Ricanant intérieurement, elle s'empêcha de justesse de répliquer "t'as pas vu le tien..."

- Aller viens, je vais te présenter le village, tout le monde est super sympa, tu vas voir! Bah, sauf le Grand', quoi... Essaie de pas encore te foutre entre ses jambes, si possible!

Acceptant l'offre, elle retrouva rapidement sa bonne humeur. Passant le restant de la journée avec lui, elle apprit à aimer le village... Et Jass. Elle aimait ses mimiques, sa façon de parler, de sourire, d'agir... Elle ne se l'était pas encore avouer, mais simplement, elle l'aimait.

Quelques gouttes d'eau tombant sur son visage ramenèrent alors Jaellia au moment présent. À sa réalité. Rapidement, ses larmes se melèrent à l'eau de pluie. Se rappeler sa rencontre avec Jass avait raviver autant de bons souvenirs que de mauvais... Repenser à lui, le jour de leur séparation, criant et pleurant de tout son âme tandis que son peuple, le peuple qu'elle avait appris à aimer, la pourchassait... Mais le plus dur fut de se rappeller le Petit Homme, aux cotés de Jass, lui jeter un regard... indescriptible, tout simplement. Ce regard lui rappela que vengeance devait être faite. Séchant ses larmes, elle cria sa fureur au ciel. Autour d'elles, les oiseaux s'envolèrent à tire d'aile...



~ Chapitre 2

Maussade, Jaellia se releva et se fraya un chemin dans le broussailles. Son ventre grondait si fort qu'elle se dit qu'il ferait sûrement fuir ses proies potentiels. Arrivé à l'orée des branchages, elle s'arrêta et s'accroupie. De cette position, elle pouvait apercevoir les animaux qui s'aventurerait pour boire au ruisseau, alors que pour sa part elle resterait invisible à leurs yeux. Laissant glisser doucement son regard sur les berges du cours d'eau, elle sortit silencieusement son arc et encocha une flèche. Pensive, elle observa le soleil, qui avait entamé sa descente vers les montagnes. Mélancolique de la fraicheur et la pureté de cette endroit, Jaellia se dit qu'elle serait amplement heureuse à toujours vivre ici, loin des gens et de leurs manigances.

Une larme roula sur sa joue lorsqu'elle se dit que c'était faux. Jamais elle ne pourrait être pleinement heureuse sans Jass... Et elle c'était promise de le retrouver. Tout en gardant un oeil sur les animaux qui pourrait entrer dans son champ de tir, elle décida de définir ses priorités. Autant qu'elle voulait retrouver Jass, une soif de vengeance envers le Petit Homme someillait en elle. Plus que tout au monde, elle voulait le traquer et l'abattre pour ce qu'il avait fait. Mais en même temps, elle voudrait rejoindre Jass pour pouvoir combattre à ses cotés leur ennemi commun. Mais pendant ce temps, le Petit Homme pourrait s'échapper dans la nature...

Des idées contradictoire dans la tête, la Neko faillit ne pas voir la gazelle qui s'aventurait vers le ruisseau. Elle tendit son arc, puis hésita. Si elle avait à voyager, elle ne voulait pas non plus s'encombrer d'une trop grosse proie. Prenant finalement sa décision, elle tendit sa corde et visa. Alors qu'elle allait laissr filer sa flèche, elle aperçut les yeux brillants d'un autre chasseur dans les broussailles. Souriant intérieurement, elle baissa définitivement son arc et observa le jaguar. Quelques secondes encore, et le félin bondit des fourrés à une vitesse phénoménale. La gazelle, tétanisé par la peur, n'eut même pas la chance de prendre la fuite. Le chasseur lui bondit à la gorge, ses muscles saillants sous on pelage tacheté. On entendit le cou de la gazelle se briser net, son corps fut secoué d'un dernier spasme, puis devint complètement mou.

Tranquillement, le jaguar ramena sa proie par où il était venu. C'est alors que Jaellia aperçut, applatie entre deux buissons, un autre félin tacheté, beaucoup plus petit. Ravie de revoir sa mère, mais surtout la nourriture, il ronronna si fort que Jaellia pu l'entendre. La mère du petit le poussa doucement du bout du museau, le ramenant sûrement à leur tannière. Attendrit par la douceur de cette mère avec sa progéniture, après une telle démonstration de force, la fille aux oreilles pointus se repositionna, l'arc relevé. Pourtant, elle savait très bien que les proies prendraient du temps à revenir, après le bruit que le jaguar avait fait. Mais ce temps, justement, elle en avait besoin. Pour réfléchir, se souvenir. Et essayer de comprendre...

-Jae! Aller lève toi, on va pas dormir tout la journée quand même!

Jaellia entrouvit les yeux, sourit et s'étira langoureusement. Ce que Jass appelait "dormir toute la journée" était en fait de se lever juste après le soleil... Une drôle de définition tout de même. Mais la bonne humeur du jeune homme pouvait bien compenser ces quelques heures de sommeils de moins. C'était depuis désormais deux semaines que la voyageuse était entré dans le village pour la première fois. Depuis ce temps, elle n'avait plus rencontrer le Petit Homme. Jass lui avait expliquer qu'il partait souvent pendant plusieurs temps, et revenait par la suite. Et la Neko ne s'était pas du tout plainte de son absence prolongée...

Le visage chaleureux de Jass apparut devant son visage. Depuis leur rencontre, il lui avait offert le gîte et le couvert. En échange, elle avait insisté pour travailler, même si son hôte lui avait dit que ce n'était pas nécessaire; mais devant l'insistance de Jaellia, il l'avait laisser faire. Ainsi, elle aidait les femmes du village à préparer les repas dans l'avant-midi. Ces dernières, très acceuillante, lui avait offert une robe coloré, du même genre que les leurs. Elle accepta gracieusement leur présent et le portait désormais constamment. Dans l'après-midi, le jeune homme au yeux bleu marin lui présentait les villageois et les alentours du village. Prenant conscience qu'elle adorait la forêt, il l'amena plusieurs fois à la chasse. En chasseuse aguerrie, elle ramena plus de proie que son compagnon au village... Chose qui choqua plusieurs femmes, puisque dans leurs coutumes seul les hommes chassait. Mais Jass en rit et le malaise se dissipa rapidement.

Chassant les dernières traces du sommeil, elle rendit son sourire à Jass, qui pour sa part, perdit le sien...

-Jae, faut que j'te dise un truc... Tu vois, today, je m'en vais dans la forêt... Euh, seul.

Ne saisissant pas le sens de ses paroles, elle l'invita à continuer d'un hochement de tête, ce qui accru son malaise.

-Mais quand j'te dis seul, je veux dire... Sans toi. Juste moi... Pigé?

La jeune fille, effectivement, avait "pigé". Lui faisant la moue, elle se remémora quelques jours plus tôt, quand il lui avait tenu le même genre de discours; il voulait aller dans la forêt, seul. Pour son métier, qu'il disait. Lui demandant ce qu'il y ferait, il avait promis de lui dire plus tard. Sur le coup, elle c'était sentit comme une enfant, quand son père lui avait promis, "quand elle serait plus vieille" de lui dire comment sa mère était morte. Chose qu'il n'avait jamais faites. Mais en même temps, le jeune homme avait droit à ses secrets, et Jaellia se forca alors à lui sourire pour cacher sa frustration.

-Eh bien.. C'est pas comme si je pouvais t'en empêcher, même si je préfèrerais que tu sois avec moi...

-T'en fais pas ma belle, je serais bientôt de retour... Moi non plus, je n'aime pas être loin de toi.

Jass lui offrit son plus beau sourire tendit que Jaellia tentait mal de dissimuler sa surprise. L'avait il vraiment appelé "ma belle"? Jamais un garçon n'avait osé l'interpeller ainsi... Mais elle se supris à apprécier ce compliment. Tandis qu'il ouvrait la porte, lui offrant un dernier salut, la Neko se leva et lui sauta dans les bras. Jass, étonné, chancela de quelques pas en arrière puis éclata de rire devant la réaction de sa protégée.

-Au fait, je t'ai déjà dit que je revenais? Ou j'ai oublier de le préciser?

Prenant délicatement son visage entre ses mains, il la regarda dans les yeux et lui murmura à l'oreille.

-Pour toi, je reviendrais toujours...

Sur ce, ils s'embrassèrent. Ce premier baiser, Jaellia s'en rappelerait toujours.

Dans la forêt, la nuit était désormais tombé. À force de patience, elle avait finalement réussit à attraper son souper. Faisant cuir un lièvre sur la broche, Jaellia repensa à ses paroles. "Pour toi, je reviendrais toujours...". Dans la situation où elle était, la jeune fille avait du mal à y croire, même si elle l'espérait de tout son coeur. Mais la situation avait changé... Comment un homme aussi doux que lui aurait pu aimer une meurtrière? Et risquer sa vie pour elle? Non, elle ne devait pas espérer d'aide de son côté. Elle devait le retrouver par elle-même, et lui dire ce qui c'était vraiment passé. Étant la seule à savoir la vérité, elle était prête à risquer sa vie pour en parler. Car vivre avec un tel fardeau devenait de plus en plus insuportable avec le temps...

Cette nuit là, la jeune fille dormit très mal. Frissonant, non pas de froid mais de terreur, des sueurs froides dans le dos et sur les tempes, elle fit un cauchemar beaucoup trop réaliste à son goût. Essouflé, elle courait dans les bois. Le Petit Homme la poursuivait, une dague déjà taché de sang à la main. Ombre mouvante parmis les arbres, elle ne le vit qu'au dernier moment bondir sur elle, et fut incapable de l'éviter. Son couteau levé, prêt à l'abattre sur la poitrine de sa victime, la jeune fille cru apercevoir deux yeux bleu marin l'observer d'un buisson. "Jass!" cria t'elle. Les yeux semblait rire d'elle. Puis la lame s'abattit.



~ Chapitre 3

S'éveillant en même temps que le soleil de cette fin d'automne, Jaellia s'approcha du feu qu'elle avait allumé la veille et qui, désormais, crépitait doucement sur les derniers branchages. Songeuse, elle agita tranquillement les branches. Son rêve, très réaliste, l'avait amené à réfléchir. C'était ridicule, mais en repensant aux magnifiques yeux bleus de Jass, qui semblait rire de son meurtre, lui donnait encore des frissons dans le dos. Elle ne désirait pas se jeter dans la geule du loup, et son intuition la poussait à attendre le prochain printemps pour agir. Peut-être que, pendant ce temps, elle pourrait réfléchir, et trouver la solution la mieux adapté. Resserant sa chemise, elle grellota. L'hiver s'annonçait déjà froid. Sa peine d'amour pouvait attendre, car en premier elle devait survivre à cette saison blanche.

Rassemblant ses quelques biens, elle jeta un dernier regard au ruisseau qui avait acceuillit ses premiers souvenirs. Elle s'étonna elle même de souhaiter ardumment que la mère et son petit jaguar survive en cette saison. Un vent souffla, comme pour pousser la jeune fille à partir. Et c'est ce qu'elle fit, désireuse de trouver un autre village au plus vite. Elle reprit un pas léger, machonnant la viande de lièvre qu'elle avait conservé. Tandis que son regard voletait sur les arbres et le sol de terre, enregistrant chaque détail, elle finit par laisser son esprit vagabonder entre des souvenirs...

Jaellia avait arrêté de compter depuis combien de temps elle était arrivé au village, mais l'été était désormais entamé. Le temps semblait suspendu, comme dans un rêve agréable, qu'elle partagait avec Jass. Et pourtant, elle finit bien par se rendre compte que ce temps lui filait sournoisement entre les doigts. La jeune fille était au courant qu'elle devrait bientôt quitter ce lieu, pour découvrir encore d'autres horizons. Lorsqu'elle avait tenté d'en faire part à son compagnon, ce dernier était rester troublé, croyant que Jaellia tentait de s'éloigner de lui. Elle finit par le rassurer, mais il lui posa encore une question qui la troubla énormément. Simplement, « Pourquoi? ». Cette nuit là, elle n'avait pas dormit. Elle avait envie d'arrêter de voyager, de se trouver un foyer à elle, comme tout le monde. Alors pourquoi s'entêter à voyager? Depuis cette soirée, aucun des deux amoureux n'avait parlé à nouveau d'un départ possible.

Depuis quelques temps, le Petit Homme était revenut au village. Revoyant la même expression de peur et de respect dans les yeux des villageois, la Neko avait questionner Jass par rapport à son statut. Faisant la moue, il avait simplement dit qu'il ne travaillait pas et que les villageois s'assuraient de son bien-être, et qu'il ne devait jamais rien à personne. Jaellia se rendit vite compte qu'il n'appréciait pas ce sujet, mais elle insista.

- Oui mais Jass, pourquoi vous entêter à prendre soin d'un homme qui ne fait jamais rien pour vous et qui inspire la crainte des paysans?

Lui jetant un regard agressif qu'elle ne lui connaissait pas, son interlocuteur répliqua sèchement.

- Qui a dit que le Grand Homme ne faisait rien pour nous? Et en passant, les villageaois ne le craigne pas, il le respecte. Tu devrais en faire autant!

Elle recula de quelques pas, comme si elle venait de recevoir un coup. Immédiatement, le jeune homme se calma et s'excusa. Mais du Petit Homme non plus, il n'en reparlèrent pas. Un autre sujet tabou s'installa entre eux, mais Jass rassura immédiatement la jeune fille, et elle oublia rapidement ses craintes, redevenant aussi proche de lui qu'auparavant.

Le lendemain de leur dispute à propos du Petit Homme, Jaellia partit comme tout les matins aider les femmes du village, après un dernier baiser échanger avec Jass. Traversant la place publique, le coeur léger, elle aperçut le Petit Homme, à l'ombre entre deux habitations. Assit sur un rocher, dissimulé du regard de la plupart des passants, il aiguisait lentement, et quasiment avec affection, une grande dague déjà très bien affuté. Ayant un étrange pressentiment, elle approcha de l'homme, qui lui jeta premièrement un regard cruel, puis d'une douce perversité. Ce deuxième regard, elle le savait, était adressé à elle seule. Comme une promesse... Elle eut l'impression qu'une main tentait d'étouffer son coeur. Rapidement, elle s'éloigna, respirant à grande bouffée.

Tandis qu'elle arrivait au coeur même du village, elle s'aperçut que quelque chose d'inhabituel c'était produit. Une femme criait le nom d'un enfant tout en pleurant. Autour d'elle, les femmes sanglotaient, serrant leurs enfants tout contre leurs jupons. Les pleurs et les cris de désespoir frappèrent immédiatement le coeur de la jeune fille. Car avant même d'avoir vu, elle savait. Retenant ses larmes, écartant rudement les paysans qui s'attroupaient autour du désolant spectacle, elle finit par émerger dans le cercle qui c'était formé autour des villageoises éplorées.

Immédiatement, ses craintes furent confirmé. Tombant à genoux, les mains plantées dans le sable, elle joignit ses pleurs aux leurs. Sauf que les siennes étaient gorgées de la soif de vengeance. Car devant elle, le corps d'une fillette d'à peine sept été pendait mollement dans les bras de sa mère. Sur sa poitrine et son ventre, on pouvait apercevoir les blessures mortelles d'une grande dague, qui rougissait de sang sa robe bleu pâle...



~ Chapitre 4

Dans la forêt, les arbres semblèrent se pencher pour écouter. Le vent cessa de souffler et les oiseaux de chanter. Dans ce silence de mort résonnait les sanglots étouffés d'une jeune femme recroquevillée au sol. Elle regrettait amèrement de ne pas avoir agit autrement. Et malheureusement pour elle, ces regrets la suivraient toute sa vie. Car personne ne pouvait changer le cours du temps... Pas même Jaellia.

Repenser à cette enfant, assassinée de sang froid par l'homme le plus respecté de son peuple, et dont le meurtre ne serait jamais résolu à cause du rang de son auteur, faisait trembler Jaellia de rage. Aussi haut placé fût-il, aucun homme n'avait le droit d'atenter à la vie d'autrui... Surtout si sa mission était de les protéger. Mais ce premier meurtre n'était pas ce qui avait fait pleurer la Neko. Car celui là, elle n'aurait pas pu le prévenir. Mais d'autres suivirent, et elle était la seule à connaître la vérité. Pourtant, elle ne fit jamais rien, par couardise.

Serrant les dents, elle releva la tête et répéta ces paroles dans sa tête... « Je ne suis qu'une lâche... J'ai laisser des enfants mourir alors qu'il était possible d'agir... Lâche, lâche... »

Un étourdissement la frappa alors. Titubante, elle s'approcha d'un fossée et vomit son déjeuner. Écoeurée, elle se passa une main sur la bouche. Ses cheveux trempées de sueur lui collait aux tempes, sa vision se brouilla alors qu'une froide brise balaya les feuilles mortes à ses pieds, comme pour les faire danser autour d'elle. Observant les feuilles tourbillonant à ses cotés, elle s'étendit, dégouté d'elle même... « Lâche, je ne suis qu'une lâche... ». Sa vision se brouilla définitivement et elle ferma les yeux, se laissant emporter par ses pensées.

Tandis qu'elle traversait le village à la hâte, des regards soupçonneux se tournèrent vers elle. Les femmes approchaient les enfants de leurs jupons, leur chuchotant des avertissements à l'oreille tout en la pointant du doigt. Serrant les lèvres, Jaellia se fit remarquer que la subtilité ne figurait pas parmis les forces de ce peuple. Mais la superstition et la crédulité de ces paysans était, pour sa part, très bien développé. Jass, qui se tenait à ses cotés, comme un mère couve son petit, jetait des regards noir aux siens, leur affichant clairement de laisser sa bien-aimée en paix. Dès que sa demeure fut en vue, la jeune femme enfouit son visage entre ses mains, retenant de peine et de misère ses larmes, et courut vers la maison pour s'y réfugier. Jass soupira, et trottina derrière elle pour la rattrapper... Depuis le meurtre de la petite Nao et l'annonce publique du Grand Homme, sa vie était devenut un vrai calvaire.

Après la découverte du corps de l'enfant, le Petit Homme avait décidé de s'adresser à son peuple pour le rassurer. D'une voix mieilleuse, il avait promis sur son honneur qu'il retrouverait le meurtrier et se vengerait pour ses actes horribles. Il continua ainsi son discours pendant un certain moment, sous le regard dégoutée de Jaellia. De temps en temps, il lui jetait des regards complices, poussant même l'audace à lui faire un clin d'oeil. Bouillante de rage, Jaellia était au courant, autant que le Petit Homme, qu'elle ne pouvait l'accuser en public. C'était l'homme le plus respecté, et elle une simple étrangère...

Sur le coup, la jeune fille n'avait pas compris pourquoi l'homme avait agit ainsi. Il était complètement stupide et inutile de tuer une fillette de son peuple. Puis, alors que l'homme allait conclure sa présentation, il changa de ton du tout au tout, regardant froidement les paysans. Jaellia en aperçut quelques un frissoner lorsqu'il posait son regard sur eux. D'une voix agressive et calculé, il plongea son regard dans celui de Jaellia, et détacha chacun de ses mots pour que tous l'entende clairement.

- Ce que je vous promet, c'est que le meurtrier sera démasqué et que vengeance sera faite. Et j'ai déjà des doutes sur la loyauté de certains de nos confrères...


Sur ces mots, le Petit Homme fit un mouvement théâtrale pour saluer son public et s'en fut. Tout les regards se tournèrent alors vers la jeune fille, et tous s'éloignèrent comme si elle avait la peste, alors que Jass se serrait encore plus fort contre elle. Pour sa part, la jeune fille n'eu aucune réaction. La bouche ouverte, les yeux figés vers quelque chose qu'elle seule pouvait voir. Et tranquillement, elle prit conscience qu'on venait de l'accuser indirectement d'un meurtre cruel, et qu'il n'y avait aucun moyen d'y échapper. C'est à ce moment là que Jaellia comprit pourquoi l'homme avait tué l'enfant; il voulait se débarasser d'elle. Mais pourquoi?

Depuis ce temps, elle vivait dans l'ombre, passant le plus clair de ses journées dans la maison de Jass. Ce dernier, doux et attentif avec elle, lui assurait qu'il savait très bien qu'elle n'avait pas commis ces meurtres, et que le Grand Homme c'était mépris. Mais le hic était que les meurtres continuaient. Tous des enfants. Le nombre était désormais de quatre, une semaine seulement après le premier meurtre. Les paysans voulaient un meurtrier, quelqu'un sur qui déversé leur haine. Et le Petit Homme avait laissé une porte à peine entrouverte sur la culpabilité de Jaellia. Immédiatement, les habitants l'avaient ouvert en grand et s'y étaient tous engouffrés, certain qu'ils se battaient pour une cause juste. Mais ils avaient tout faux.

Rapidement, la situation dégénéra. Les villageois commencèrent à lui crier des insultes et à lui jeter des aliments pourris. Un soir, revenant les cheveux et le visage tachés d'oeuf pourris, elle éclata en sanglots dans les bras fort de Jass, et lui dit simplement qu'elle voulait partir, qu'elle le devait. Son amant la regarda dit simplement;

- Mais comment... Vivre, sans toi?

La jeune femme hocha simplement la tête et lui confia qu'elle partirait avant le lever du soleil, et qu'elle ne reviendrait pas. « Si je me lèves avant le soleil, je ne dormirai pas toute la journée, comme tu aimes tant me dire.. » La gorge nouée, elle ne put prononcé aucune autre parole. Ils passèrent ainsi leur dernière nuit ensemble, et comme un voleur, la jeune fille s'en fut alors que son amant dormait encore.

Refermant doucement la porte derrière, elle marcha comme une ombre entre les habitations. Le coeur serré, elle c'était promis de ne pas regarder en arrière. Mais une dernière fois, elle ne put s'empêcher de le faire. Mais au lieu d'apercevoir la chaleureuse chaumière de Jass, elle vit un homme grand, la barbe forte, tenir une hache au dessus de sa tête. Poussant un cri, elle s'écarta au dernier moment et détala à grande vitesse. Comme un félin, elle traversa en haletant une bonne partie du village. Mais les cris de l'homme attirèrent d'autres villageois, et une véritable poursuite s'engaga alors.

Jass c'était réveillé au premier cri qu'avait poussé sa moitié. S'élancant au dehors, dans la force de l'âge, il arriva vite à l'avant du peloton. Apercevant Jaellia les distancer, tous, il sourit intérieurement en se disant que personne ne pourrait jamais l'attraper. Il perdit son sourire, une expression d'horreur le replacant immédiatement. Le Grand Homme venait de lui barrer le chemin, une dague à la main, visant son coeur. Freinant de justesse, la Neko évita de s'empaler elle-même dans l'arme. Un sourire carnassier aparaissant sur le visage de l'homme, Jass réussit à trouver l'énergie du désespoir et poussa encore plus. Ne ralentissant aucunement, il enfonca son épaule dans les côtes de l'homme, qui s'effondra en grognant sur le sol. La Neko voulut reprendre sa course, mais les autres paysans l'avaient déjà atteinte. Encerclé, on lui saisit les chevilles et les poignets alors qu'elle se débattait comme un furie.

Rudement, le Grand Homme se releva et analysa la situation. Les yeux emplis de haine, Jaellia croisa son regard, et vit apparaître dans les yeux de son ennemi une nouvelle idée. D'un geste dédaigneux de la main, il signala à ses hommes de la relâcher. Étonné, ils s'exécutèrent pourtant.

- Cette femme ne mérite même pas qu'on se préoccupe d'elle. Je la condamnes à l'exil.

Les paysans grognèrent leurs désaccord, désirant sa mort. Mais le regard glacial de leur chef les fit immédiatement taire. Jass, réalisant qu'il la perdait désormais pour toujours, tomba à genoux sur le sol, enfouissant son visage entre ses mains et pleura comme si on lui arrachait son âme. Le Petit Homme s'approcha alors de Jaellia, et lui sussura à l'oreille « ne me tourne jamais le dos, car la journée où tu le feras, je te tuerais... ».

- Part, désormais, et ne reviens jamais!

Faisant un regard à la ronde, elle croisa beaucoup de regard haineux de divers villageois, puis celui, désespéré, de son amant. Finalement, elle croisa celui du Petit Homme... Mais ce n'est pas elle qu'il semblait voir. On aurait dit qu'il voyait à travers elle, visant avec sa haine une autre personne... Déterminé, elle tourna les talons et traversa pour la dernière fois le pont qui l'avait amené au village. Sans un regard vers le passé, elle partit, les sanglots de son amoureux résonnant encore comme l'écho d'une promesse. Et ainsi commença son long voyage dans le désert.

Comme si elle avait retenu sa respiration pendant un long moment, Jaellia inspira profondément en regardant autour d'elle. Les feuilles tourbillonaient encore joyeusement à ses cotés... Les choses ne pouvait pas être aussi simple. Il y avait une raison à tout. Et elle voulait savoir...



~ Chapitre 5

Une brise plus froide que les autres balaya les mèches rebelles sur le front de la jeune femme. Cette dernière, en position feotale depuis un bon moment, trembla de tout son être. Non pas de froid, mais à cause du chaos qui régnait dans son esprit. Ses sentiments, impressions et souvenir se mélangait et l'amenait à en oublier le monde extérieur. Elle qui avait toujours été forte et fière ne valait pas mieux qu'un nourisson en ce moment. Mais tandis qu'elle se bercait doucement comme une enfant, une petite voix à l'arrière de sa tête tentait vainement de la ramener à la réalité.

Malheureusement, le Petit Homme l'avait amené au limites de ses forces psychologiques. Pendant tout son voyage et son arrivée dans la forêt, elle avait été capable d'y échapper. Mais se souvenir avait fait remonter cette influence, pour finalement créer une quasi-folie. Elle en était à avoir de sérieux doutes. Peut-être avait t'elle vraiment tuer des enfants. Peut-être que le Petit Homme était, en fin de compte, un Grand Homme. Il avait voulut l'aider... La voix cria plus fort. Non, il n'avait pas voulut l'aider. Mais qui disait qu'il avait tenter de lui nuire?

Frissonant une nouvelle fois, elle ramena un autre doute à sa tête. Jass, était-il contre, ou avec elle? Son comportement parfois agressif la faisait douter. De plus, il l'avait toujours protéger contre les villageois. Peut-être savait il que le Petit Homme les avait tuer, et c'était pour cela qu'il avait foi en Jaellia. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas l'avoir aidé à accuser le vrai meurtier? Peut-être parce que c'était elle, le vrai meurtier, et que simplement il l'aimait tellement qu'il n'avait rien vu...

Se prenant la tête à deux mains, elle laissa un cri animal sortir de sa frêle silhouette. Pleurnichant, elle se recroquevilla à nouveau. La petite voix se fit de plus en plus insitante. Tranquillement, ses pensées revinrent au calme, et sa respiration auparavant saccadée finit par redevenir plus profonde et régulière. S'assisant, les bras encerclant ses jambes pour les ramener tout contre sa poitrine, elle analysa d'un point de vue plus neutre sa situation. Elle avait prévut retrouver un village pour y passer l'hiver. Mais fréquenter encore d'autres personnes la rendait folle juste d'y penser. Elle ne voulait plus s'attacher...

À bien y penser, elle avait déjà passer l'hiver en solitaire avec la nature, et pourrait avec une relative facilité y survivre. Passant ainsi plusieurs temps seul, elle pourrait peut-être s'éclaircir les idées et juger au printemps de la meilleure solution.

Machinalement, elle se releva, et marcha doucement entre les arbres, effleurant du bout des doigts leur écorce tandis qu'elle passait à leurs cotés. Elle retraça le chemin qu'elle avait fait plus tôt en matinée... Elle retournait au ruisseau. Là-bas, elle se sentait toujours en sécurité. Bien qu'elle y ait passé très peu de temps, elle avait appris à apprécier le doux bruit de la rivière et la mousse qui craquait subtilement sous ses pieds lorsqu'elle marchait. Sa marche s'accéléra tandis qu'elle repensait aux chants des oiseaux, aux feuillages des arbres qui bruissaient sous la brise... Haletante, elle courait désormais à toute allure. Quelque chose la poussait à retourner là bas. Encore quelques enjambées, elle volait quasiment. Puis elle perça les derniers bosquets. Sa gorge se serra, son coeur battait la chamade.

- Jass!

C'était un cri de désespoir, tout simplement. Des larmes brouillèrent ses yeux, elle étouffa ses sanglots. Car il était bien là, en train d'inspecter les restes de son feu de camp. Aussi étonné qu'elle, il c'était immédiatement relevé, puis s'approcha d'elle.

- Jae... Je t'ai suivis, cherché... Tu es encore en vie.

Une petite voix hurla dans la tête de Jaellia. Elle l'étouffa. Ses craintes oubliées, elle avait retrouvée Jass... Désormais, tout irait bien. Doucement, comme pour profiter de leurs retrouvailles, elle franchit la distance qui les séparait encore. Arrivant à sa hauteur, elle le regarda dans les yeux, puis échanga avec lui un doux, et dernier baiser. Car sur la nuque de la jeune fille était désormais appuyé une lame glacée.

Calmement, ses doutes lui revinrent à la mémoire. Jass l'avait trompé. Ce dernier appuya encore sa prise sur la lame, tout en continuant à lui échanger un baiser passioné, comme pour lui montrer sa puissance. À une vitesse fulgurante, Jaellia sortit la dague qu'elle portait toujours à la ceinture, puis l'enfonça jusqu'à la garde dans le ventre de l'homme qu'elle avait tant aimé.

Jass recula, chancelant. Étonné, il jeta un regard pantois à la blessure, dans lequel le couteau était toujours planté, puis à Jaellia. Son regard d'incompréhension la plus totale resterait imprimé dans la mémoire de Jaellia pour le restant de ses jours. Reculant encore de quelques pas, il s'écroula finalment. Le coeur de Jaellia se serra. Car le contact de la lame glacée se faisait toujours sentir contre sa peau dénudée...

Elle n'eut nullement besoin de se retourner pour savoir dans quel main reposait l'arme. Le regard de la pauvre était fixé sur le visage tordu de douleur de son premier amour... Il l'avait toujours aimé. Elle avait tout faux. Les oiseaux ne chantaient plus. Le silence de mort qui pesait dans la clairière, rompu à quelques reprises par les murmures agonisants du jeune homme, poussa le Petit Homme à prendre la parole en premier.

- Eh bien, on dirait que tu t'es chargé du sale travail pour moi...

Jaellia, les lèvres serrées, resta muette.

- Non pas que je n'apprécie pas enlever la vie aux gens, vois tu...

Derrière sa réplique, la menace était à peine voilée. Même si elle ne le voyait pas, Jaellia imaginait très bien le petit sourire arrogant qu'il avait sur le visage. Elle aurait bien voulu le lui faire avaler. Mais résignée, elle ne voulait plus que mourir pour rejoindre Jass, ou qu'il soit. Malheureusement pour elle, le Petit Homme ne réalisa pas ses souhaits. Retirant sa dague de son cou, il poussa rudement au pied d'un arbre, loin de Jass. Comme une poupée de chiffon, elle s'affala sur le sol. Il s'approcha d'elle, comme un prédateur joue avec sa proie.

- Tu te rapelles, au village, quand je t'ai laisser partir? Te laisser mourir aux mains de gentils villageois aurait été beaucoup trop simple et sympathique de ma part... Je savais bien que je te retrouverais, dit t'il en désignant avec mépris Jass. Ce fou t'as suivis pendant ton exil. Il m'amenait à ta mort sans s'en rendre compte...

Jaellia l'observa, le regard vide. Peu importe les souffrances qu'il prévoyait, le pire était déjà accomplit. Elle qui respectait tant la vie sous toutes se formes, elle venait de tuer l'homme qu'elle aimait de sang froid... Comme pour la sortir de sa rêverie, l'homme sortit une boule de son sac à dos et lui envoya en ricanant au visage. Interloqué, elle sentit la douce fourrre contre sa joue, et tandis qu'elle affermissait sa prise sur « la boule », elle sentit du sang couler sur ses doigts. Avant qu'elle puisse pleinement réaliser ce que c'était, l'homme enchaina.

- Tu vois comme je suis gentil? Pour notre rencontre, je t'ai amené un présent... Je ne l'avais pas prévu, mais quand je l'ai vu, sûrement délaissé par ses stupides parents, j'ai pensé à toi... Alors je te l'ai amené. Malheureusement, il bougait trop. J'ai du, disons, le faire taire... Tu apprécies?

Désespérément, Jaellia serra les doigts dans le corps flasque du bébé jaguar. Son menton tremblait tandis qu'elle observait la coupure précise qu'on lui avait faite sur l'abdomen... Comment quelqu'un pouvait-il apprécier à ce pointd'enlever la vie aux plus faibles que lui? Même si, pendant un bon moment, elle avait cru que le surnom « Petit Homme » le décrivait bien, elle c'était trompé. Car simplement, il était trop cruel et immoral pour être un homme...

- … et ici, nous avons notre troisième instrument de torture. Très efficace, vois tu. Ce bout de métal, on le rentre en partie sous l'ongle. Et ensuite, on utilise l'autre extrémité comme levier. Très efficace, comme je disais...

Jaellia ne c'était pas vraiment rendu compte que l'homme lui parlait, et ce dernier s'en rendit compte à son tour.

- Dis moi, petite garce, tu as besoin que je t'envoie un autre animal mort par la tête pour que tu m'écoute?!

Furieux, il lui cria par la tête. S'empourprant, il suait désormais à grosses gouttes, et se passa avec frustration le dos de la main sur son front. Rapidement, il se calma et recommenca à fouiller parmis son sac, pour finalement en sortir des cordes. Pendant ce temps, elle laissa son regard dérivé à l'autre extrémité de la clairière, ou le corps de Jass reposait, immobile. « Était-il encore en vie? » La gorge de la jeune femme se noua lorsqu'elle observa les instruments de torture, et se dit que lui, au moins, n'aurait pas trop souffert avant d'expirer pour la dernière fois...

Quelque chose se refléta alors dans les buissons, non loin de la Neko. Deux yeux agressifs l'observaient. Le Petit s'avança alors vers elle, des cordes dans les mains, la reluquant avec un regard pervers. Complètement inconscient du danger, il ouvrit la bouche pour parler. Mais ce ne fut pas des paroles qui en sortirent, mais un cri de terreur à l'état pur. Jaellia eut l'impression de revivre un souvenir. Le jaguar, le pelage brillant au soleil, bondit souplement dans les air, visant la gorge de l'homme. Ce dernier tenta vainement de se protéger avec ses bras qui avaient tant tué. Le bruit sec d'une branche qu'on casse résonna dans la clairère. Un voile passa sur le regard de l'homme.

Le jaguar tourna la tête vers Jaellia, son regard croisant le sien. Contrairement aux hommes, les animaux étaient juste. N'affichant aucune peur, elle releva la tête. Le jaguar l'observa encore quelques instants, cligna des yeux et regarda les environs, complètement désintéréssé de la Neko. Finalement, il se retourna, sa proie toujours dans la geule, et partit dans les fourrés. Observant les jambes de l'homme laissé des sillons dans la terre, elle se dit que sa mort avait été beaucoup trop rapide et douce. Tandis qu'elle allait laissé sa tristesse reprendre le dessus, un gémissement lui parvint de l'autre bout de la clairière.

Bondissant sur ses jambes, elle vacilla un peu, puis reprit sa course. Elle freina de justesse et tomba à genoux aux cotés de Jass. Les mains tremblantes, elle observa la blessure. « Mortelle » fut le premier mot qui lui vint à l'esprit. Pourtant, elle ne put s'empêcher de babiller des promesses.

- Tu vas voir Jass, je vais te soigner. Tu vas guérir, tu vas être en santé, heureux, avec moi. Avec moi, Jass. On va vivre encore longtemps, on va devenir vieux et mourir de vieillesse, ensemble. Ensemble, tu m'entend?

Retenant ses sanglots, elle vit le jeune homme former des mots avec ses lèvres. Approchant son oreille de sa bouche, elle l'écouta parler avec difficulté.

- Jae... Je te pardonne. Et... Et je t'aime.

- Moi aussi je t'aime, Jass... Je...

Posant un doigt tremblant sur ses lèvres, il dépensa ses dernières forces pour poser sa main sur le ventre de la jeune femme, en suivre la légère courbe, puis chuchoter.

- Prend en bien soin...

Un voile passa devant les yeux de l'homme désormais serein.

Le vent se leva et la frappa en plein visage, comme la terrible vérité qu'un mort venait de lui délivrer. Un cri rauque monta dans sa gorge tandis qu'elle hurlait sa fureur aux cieux. Car dans la clairière, Jaellia prit conscience de la tragédie qu'elle vivait. Entourée de mort, la vie reprenait pourtant ses droits dans ce désolable spetacle...
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MessageSujet: Re: Souvenirs du passé Souvenirs du passé Icon_minitimeMar 15 Fév - 19:14

He bah dit donc sa fait beaucoup de mot O_o

Non plus sérieusement c'est une très jolie histoire et si j'avais à la commenter dans son ensemble je dirait que ce fût fort agréable à lire.

Par contre tu m'a dit que c'était la fin et bien que c'est pas l'action et les retournement qui manque, je ne peut qu'attendre la suite pour juger de l'histoire en général. Parce que oui c'est bon et intriguant, mais à mon avis il manque une vrai fin.

Comme elle est en ce moment on dirait la fin d'un épisode, que c'est là juste pour nous faire attendre la suite x) Alors... écrit la suite =D ?

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